À propos

La Saint Roch

La ville de Lessines a connu la prospérité économique au XIXeme siècle avec le travail du porphyre. Cette roche ignée convenait parfaitement pour la taille des pavés et le concassage.

Au début du XXeme siècle, les carrières occupaient environ 5.000 ouvriers et elles étaient surtout localisées dans le bas de la ville, en dehors du Lessines médiéval limité à la Dendre.

Ce nouveau quartier s’est développé dans la deuxième moitié du XIXème siècle autour de la paroisse Saint-Roch. Le saint guérisseur de la peste est devenu le protecteur des ouvriers carriers par homonymie, parce que son nom évoque le rocher.

On prie Saint Roch à Lessines depuis le XVIIIeme siècle. Au XIXeme, il prend plus d’ampleur. Le 16 août, la messe et la procession Saint-Roch constituent la partie religieuse de la fête. Les réjouissances étaient accompagnées d’abondantes libations durant plusieurs jours.. Elles étaient précédées de la ducasse de la Porte de Pierre, le dimanche avant le 15 aout. Si bien que la fête durait pratiquement une semaine.

Au XIXeme siècle, les ouvriers profitaient des longues journées du début du mois d’août pour produire beaucoup, accumuler de l’argent et constituer des cagnottes qui leur permettaient de faire face au manque à gagner et aux dépenses de la fête. Cette période de production exceptionnelle appelée «quinzaine Saint-Roch» donnait lieu à des compétitions entre les «bandes», les équipes de travails. Les plus productifs recevaient un prix.

La Saint-Roch a perdu son caractère religieux du début du XXème siècle mais la fête a continué. La tradition a subsisté jusqu’à nos jours.

À partir de 1977, la fête du quartier a pris un nouveau départ. Les organisateurs ont voulu évoquer la vie des carrières et l’ancienne animation du début du XXème siècle.

Un cortège avec de nombreux groupes rappelle le Cayoteu 1900. Il fait largement appel aux société locales et aux groupes extérieurs. Les géants lessinois ont été restaurés et remis en honneur.

Les anciens «cayoteux» ont repris du service, les rompeurs et les épinceurs sont dans la rue pour montrer concrètement ce qu’était leur rude métier. La Grisette, une bière brassée selon une formule d’époque est recréée. Beaucoup d’activités et d’animations sont mises sur pied. Elles cherchent à renouveler la ducasse et à lui donner une nouvelle jeunesse.